« un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l'azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. »
STENDHAL, Le Rouge et le noir , 1830, chapitre XLIX.
« À vouloir représenter la vie dans toute sa profondeur et sa complexité, on risque l’illisibilité [...]. Plus globalement, l’enjeu est bien d’élaborer et de penser une fiction mimétique qui ait toutefois sa vie et son unité propres,[...] qui ressemble plutôt à un «miroir plein de facettes» [...] dont chacune représente un monde. »
E. BORDAS, P. GLAUDES, N. MOZET, Dictionnaire Balzac, Classiques Garnier, 2021, définition « Réalisme ».
« […] Le Père Goriot est un roman ouvert, un roman-carrefour, où partout s’amorcent d’autres routes, s’ouvrent d’autres perspectives sur le reste de La Comédie humaine. »
Félicien MARCEAU, Préface de Le Père Goriot, édition Folio (p. 7)
« On s’étonne parfois de voir Balzac s’attarder si longuement à décrire une rue, un salon, une maison. Que d’inventaires tout au long de La Comédie humaine ! […] on lui a souvent reproché ces inventaires et déjà, semble-t-il, de son temps, des lecteurs ou des critiques s’en plaignaient. Le tourniquet Saint-Jean, écrit Balzac, « dont la description parut fastidieuse en son temps » (Petits Bourgeois). Ou, dans La Recherche de l’Absolu, « peut-être faut-il établir dans l’intérêt des écrivains la nécessité de ces préparations didactiques contres lesquelles protestent certaines personnes ignorantes et voraces ». S’ensuit une description de trois ou quatre pages. C’est dire si Balzac connaît l’objection. s’il passe outre, c’est qu’il a ses raisons. »
Félicien MARCEAU, Balzac et son Monde, Gallimard, 1986