Note : même si des sujets de "l'ancien bac" (dissertations générales) sont utilisés en exemple, cette fiche est faite pour le nouveau bac (dissertation sur oeuvre).
Une dissertation cherche avant tout à répondre à un problème posé par la littérature, à quelque chose qui ne fait pas consensus dans le monde littéraire. Ce problème ne peut pas être :
Le sujet de dissertation laisse donc inévitablement la place à plusieurs interprétations, parfois même opposées les unes aux autres :
En vous fondant sur des exemples puisés dans le corpus et dans votre expérience de spectateur, vous vous demanderez dans quelle mesure la mise en scène renforce l’émotion que suscite le texte théâtral. (Bac ES-S 2015, métropole)
Cependant, la dissertation ne se résume pas à un simple oui, car... / non, car... ; Par exemple, ici, dire que « non, la mise en scène n’est pas importante pour l’émotion » reviendrait à réduire le théâtre à son état de texte et à limiter excessivement le sujet, tandis que dire que « oui, la mise en scène est importante pour l’émotion » sans aller plus loin reviendrait à réfléchir sur une vérité déjà établie dans le théâtre et à garder une réflexion très limitée. De fait, il faut ici se pencher un peu plus sur le sujet, et voir où est le vrai nœud du problème, se demander « qu’est-ce-qui, vis à vis de ce sujet, ne fait pas consensus? ». Ici, on pourrait s’interroger sur la répartition de l’émotion au sein du processus théâtral, à l’équilibre entre texte et mise en scène
Dès lors, la question ouvre beaucoup plus de pistes de réflexions :
Le sujet de dissertation peut prendre trois formes :
De fait, comment analyser le sujet d’une dissertation ? Il faut tout d’abord repérer les mots importants du sujet, ainsi que la manière dont ils sont mis en relation
Exemple : un personnage de roman peut-il se concevoir sans souffrance ni désillusion ? (Bac ES-S 2008, Polynésie Française)
Un personnage : sujet qui porte sur la caractérisation, la valeur du personnage (fictif) dans l’oeuvre (ne pas parler de style, de narration, du genre autobiographique…). Un personnage ≠ le personnage principal
De roman : traiter UNIQUEMENT du genre romanesque
Peut-il se concevoir : à comprendre dans le sens « peut-il être envisagé »
Souffrance & désillusion : troisième élément important, étude des rapports du personnage de roman à la souffrance & à la désillusion
Sans…ni… : les grands éléments s’organisent selon un rapport de distinction : l’un peut-il exister sans l’autre ?
À partir de là, chercher des grandes idées, des grands points qui vous sont évoqués par le sujet; et, dans la mesure du possible, toujours relier une idée à une partie de l’œuvre.
À partir de ces grandes idées, les regrouper en plusieurs grandes parties (2 ou 3) dialoguant les unes avec les autres et montrant un raisonnement logique
Pour la problématique, on peut :
Exemple : un personnage de roman peut-il se concevoir sans souffrance ni désillusion ?
Pb : Quelle place accorder à la souffrance & à la désillusion dans la construction du personnage de roman ?
I. La souffrance & la désillusion comme moyens de réflexion sur la psychologie & l’environnement du personnage
II. La souffrance & la désillusion, éléments superflus du personnage de roman ? L’espoir & la force comme moteurs
III. Plus qu’une question de caractérisation du personnage, une question de construction de l’oeuvre ?
L’introduction, comme pour le commentaire de texte, se compose de 4 parties :
L’accroche peut être :
L’analyse du sujet doit être une version plus formelle du brouillon : elle doit contenir un résumé des différentes idées et pistes évoquées par le sujet. Dans la mesure du possible, essayer d’enchaîner toutes les idées logiquement ; utiliser des connecteurs tels que « ainsi », « de fait », « conséquemment », « c’est pourquoi », « de plus », « l’on peut aussi penser que », « cependant », « toutefois », « néanmoins », etc...
voir partie précédente
voir partie précédente
Comment construire une sous partie ? Chaque sous-partie doit se composer de trois éléments :
L’argument est la justification de la thèse développée dans la partie en question. Il répond à deux « pourquoi » :
L’exemple : il sert à prouver l’argument, à montrer que celui-ci n’est pas une invention sans fondement de la part de l’élève mais bien un fait avéré dans certains passages de l’oeuvre. il peut être tiré de l’oeuvre sur laquelle porte la dissertation (évidemment), mais aussi :
Elle répond à la question « comment » : Comment est-ce que l’exemple que je viens de citer apporte quelque chose à mon argument ? Il s’agit de développer, en quelques lignes, l’intérêt de l’exemple ; cela peut donc passer par une étude et une analyse de la caractérisation des personnages, du style (figures etc.), de l’importance de CE passage au sein de l’oeuvre… Cela permet de montrer que le choix de l’exemple est logique, et non pas aléatoire.
conseils de rédaction des sous-parties
Mettre, dans la mesure du possible, les sous parties dans un ordre logique et cohérent : Dans une dissertation idéale, chaque sous-partie en amène une autre de manière parfaitement cohérente. Dans les faits, cela doit être le cas autant que possible, mais si deux sous-parties s’enchaînent sans réel lien, passer par des tournures telles que « de plus », « en outre », « d’ailleurs », « nous pouvons aussi voir que... »
Entre les parties, insérer des transitions qui reprennent les grandes idées de la partie précédente, et annoncent dans un enchaînement logique celles de la suivante. En termes de fluidité, la dissertation doit être bien plus proche de la rivière que du bourbier !!!
Tout comme dans le commentaire de texte, elle est composée de trois parties :