le commentaire de texte est une épreuve du baccalauréat, dont le but est de montrer que vous avez entièrement compris un texte : pas seulement ce qu'il dit (ce qui serait plutôt les attendus de l'épreuve de français du brevet) mais la manière dont il le dit, le rapport à sa thématique, à son époque, et aux oeuvres contemporaines; faire un commentaire de texte, c'est prouver que sur le sujet dont il traite, l'auteur prend un parti précis, y ajoute des références, des messages et des réflexions politiques, artistiques, culturelles, etc...
le commentaire de texte n'est pas un simple exercice artificiel; c'est une manière de lire n'importe quel texte ayant une valeur artisitque : livre, paroles de chanson, script de film, etc...
cette première partie est un simple exercice de compréhension du texte. il faut au sein de votre lecture porter une attention particulière aux rapports entre les personnages, à la posture du narrateur (externe, interne, omniscient), au cadre géographique et historique du texte, aux descriptions, aux grandes thématiques du textes, etc...
en résumé, il faut vous poser deux questions : "de quoi le texte parle?" et "comment est-ce qu'il en parle?"
Dans ce second temps, il faudra certes noter les figures de styles utilisées, mais pas seulement : il faut aussi noter les grandes thématiques, les noms des personnages s'ils vous semblent important et s'ils semblent avoir un sens dans le cadre de votre commentaire de texte, les mots répétés ou mis en valeur par le texte, les types de vers utilisés et la façon dont leur longeur, leur rimes, leurs coupes font sens dans le cadre de la thématique dont traite l'auteur et de la manière dont il la traite (si le texte est en vers).
Il peut être intéressant de comparer ce texte à d'autres oeuvres de la même époque ou antérieures ; par exemple, comment un texte tiré d'une pièce de Musset renouvelle les rapports entre les maitres et les valets que l'on avait chez Molière, qu'est-ce que le choix d'un poème en prose apporte à Ponge par rapport aux poèmes en vers d'Apollinaire ou de Baudelaire, comment les traitements de la crise familiale chez Lagarce diffèrent de ceux chez Koltès ou chez Wajdi Mouawad, etc...
Si vous êtes latiniste, il peut aussi être intéressant de s'intéresser à l'étymologie de certains mots, de déterminer pourquoi ils ont été utilisés particulièrement.
Une fois toutes ces observations faites, il faut noter une liste d'idées et d'observations que vous pouvez faire sur le texte à partir de ce que vous avez remarqué. En moyenne, il faut que vous ayez une liste de 10 à 20 observations - et jamais en-dessous de 6. Ces observations vous permettront de composer votre plan.
Normalement, vous devriez voir apparaître des thématiques communes à plusieurs de vos idées et observations : ces thématiques communes vont être la base de vos parties et sous-parties.
Au baccalauréat de français, vous pouvez opter pour deux plans : "2 parties - 3 sous parties" ou bien "3 parties - 2 sous parties".
Le premier se compose d'une thèse et d'une antithèse : c'est donc un plan plus simple, mais qui demande une utilisation plus large et plus importante des exemples du texte. pour la composition de ce plan, il vous faudra donc faire des parties suivant à peu près ce modèle:
Le second reprend les deux parties du premier (thèse/antithèse), et rajoute une troisième partie, qui est un dépassement des deux premières: un changement d'angle dans la lecture du texte afin d'y apporter une réflexion nouvelle que les deux premières parties n'ont pas pu aborder. Généralement, dans cette partie, vous allez traiter de la forme, des raisons qui la rendent unique et différente des oeuvres écrites jusqu'àlors, et de ce que le texte apporte à la littérature de son époque.
Même si cela peut vous sembler superflu, rédiger l'introduction vous permettra de commencer le travail de rédaction avec un "filet de sécurité" - car au brouillon, on peut barrer, raturer, réarranger les paragraphes, ce qu'on ne peut pas faire sur une copie. De plus, la rédaction de la conclusion vous premettra de gagner du temps en fin de devoir : en effet, vous n'aurez pas besoin de trop réfléchir pour l'écrire à ce moment-là, d'autant que vous n'aurez peut-être plus beaucoup de temps.
L'introduction est composée de quatre parties:
La conclusion, quant à elle, est composée de deux ou trois parties :
Une fois votre brouillon fini, votre introduction rédigée au propre, vous pouvez vous lancer dans la rédaction des parties en suivant votre plan. Chaque sous-partie doit être construite comme tel :
L'annonce de l'argument : il s'agit de présenter, en quelques lignes, l'idée que vous allez défendre dans cette sous-partie. Chaque sous partie doit avoir un argument différent, afin d'éviter les redondances.
Présentation des exemples : une fois votre argument présenté, il faut évidemment citer des exemples issus du texte pour étayer cet argument. Pensez à toujours citer le texte entre guillemets ("...") suivis d'une parenthèse avec le numéro de la ligne pour un texte en prose (l.5) ou du vers pour un texte en vers (v.8)- ou bien en annonçant la ligne auparavant (on peut voir cela à la ligne 5: "...") . Si vous voulez raccourcir un passage d'un texte pour n'en citer que cerains morceaux, pensez à utiliser des points de suspension entre crochets ([...]). Veillez à ne pas en abuser, et à ne pas charcuter la construction ou le sens de la phrase en coupant certains passages.
Enfin, si vous avez besoin de modifier le texte pour le rendre un peu plus compréhensible, vous pouvez rajouter un mot entre crochets. Par exemple, si le texte dit "Ma femme est partie il y a cinq mois à l'autre bout du monde. Elle revient demain" et que vous voulez citer seulement la deuxième phrase, vous pouvez dire "[Ma femme] revient demain" plutôt que "Elle revient demain". Toutefois, faites attention à ne pas abuser de ce style de citations, et ne faites cela que lorsque vous n'avez pas d'alternative comme "il dit de sa femme : "Elle revient demain"" ou "Ma femme [...] revient demain"
L'explication de l'exemple : une fois votre (ou vos) exemple(s) cité(s), il faudra expliquer en quelques lignes en quoi ils illustrent l'idée que vous avez développé au début de la sous-partie. Ne partez pas du principe que ce que vous dites est évident : il faut expliciter au maximum votre pensée afin que le jury la comprenne (sans les prendre pour des idiots non plus). Imaginez que vous allez rendre votre copie à un.e ami.e qui ne connaît rien à la littérature, et à qui vous devez expliquer votre réflexion.
Entre chaque partie, pensez à rédiger un paragraphe de transition : quelques lignes afin de reprendre ce que vous venez de dire dans celle-ci, et montrer en quoi elle se rattache à la partie suivante.
Plutôt que de perdre du temps à noter au brouillon tous les exemples pour chaque sous-partie, pensez à avoir six surligneurs dans votre trousse, à associer chaque couleur à une sous-partie, et à surligner tous les passages directement sur le texte sans les recopier au brouillon. Cela vous permettra un gain de temps énorme, et vous permettra de repérer directement ce que vous allez dire du texte dans chaque sous-partie.
Pensez à bien respecter la présentation demandée : saut de ligne entre chaque partie (et entre intro/partie/conclu), retour à la ligne entre chaque sous-partie, alinéa à chaque nouveau paragraphe, titre de livre, de film, ou d'oeuvre à souligner, etc.
Pour l’analyse, essayer de chercher les aspérités du texte, ce qui fait sa spécificité, et commencez à creuser à partir de là. Si vous ne comprenez rien au texte, intéressez- vous à ce qui fait sa difficulté, à pourquoi vous ne pouvez pas le comprendre facilement.
Plus un texte semble dur à comprendre, plus il est simple à commenter. Au contraire, un texte quasiment factuel, au style plat, lisible, vous demandera plus de réflexion pour trouver des figures de styles, des éléments notables, des pistes de réflexion...
Évitez au maximum les sites d’analyses toutes faites qui ne vous ont pas été recommandés par des professeurs (surtout commentairecompose.fr!) et les applications type ChatGPT. Ceux-ci ne sont pas fiables, et ne vous permettront pas de progresser.