Tite-Live, né en 59 av. JC et mort en 17 ap. JC, est un historien latin, connu pour son œuvre Ab Urbe Condita (l’Histoire romaine), qui retrace l’histoire de Rome, année par année, depuis sa fondation jusqu’à fin du 1er siècle av. JC. Nous sommes ici au premier chapitre, racontant la jeunesse de Romulus et Remus, fondateurs de Rome
[1,4] Sed debebatur, ut opinor, fatis tantae origo urbis maximique secundum deorum opes (pouvoir) imperii principium. (1,4,2) Vi compressa Vestalis cum geminum partum edidisset, seu ita rata, seu quia deus auctor culpae honestior erat, Martem incertae stirpis patrem nuncupat. (1,4,3) Sed nec di nec homines aut ipsam aut stirpem a crudelitate regia uindicant; sacerdos uincta in custodiam datur; pueros in profluentem aquam mitti iubet. (1,4,4) Forte quadam diuinitus super ripas Tiberis effusus lenibus stagnis nec adiri usquam ad iusti cursum poterat amnis et posse quamuis languida mergi aqua infantes spem ferentibus dabat. (1,4,5) Ita, uelut defuncti regis imperio, in proxima alluuie, ubi nunc ficus Ruminalis est - Romularem uocatam ferunt (était), pueros exponunt. (1,4,6) Vastae tum in his locis solitudines erant. Tenet fama, cum fluitantem alueum, quo expositi erant pueri, tenuis in sicco aqua destituisset, lupam sitientem (assoiffée) ex montibus, qui circa sunt, ad puerilem uagitum cursum flexisse; eam summissas infantibus adeo mitem praebuisse mammas, ut lingua lambentem pueros magister regii pecoris inuenerit (1,4,7) - Faustulo fuisse nomen ferunt -; ab eo ad stabula Larentiae uxori educandos datos. [...] (1,4,8) Ita geniti itaque educati, cum primum adoleuit aetas, nec in stabulis nec ad pecora segnes, uenando peragrare saltus. (1,4,9) Hinc robore corporibus animisque sumpto iam non feras tantum subsistere, sed in latrones praeda onustos impetus facere pastoribusque rapta diuidere et cum his crescente in dies grege iuuenum seria ac iocos celebrare.
(1) Mais les destins devaient sans doute au monde ______________________________________________________________________________________ après celui des dieux. (2) Devenue par la violence mère de deux enfants, soit par conviction, soit voulant rendre noble sa faute par la complicité d'un dieu, la Vestale attribue à Mars cette douteuse paternité. (3) mais, ni les dieux ni les hommes ne peuvent éviter à la mère et aux enfants à la cruauté du roi : la prêtresse, chargée de fers, est jetée en prison, et l'ordre est donné de précipiter les enfants dans le fleuve. (4) Par un merveilleux hasard, signe éclatant de la protection divine, le Tibre débordé avait franchi ses rives, et s'était répandu en étangs dont les eaux languissantes empêchaient d'arriver jusqu'à son lit ordinaire; cependant, malgré leur peu de profondeur et la tranquillité de leur cours, ceux qui exécutaient les ordres du roi les jugèrent encore assez profondes pour noyer des enfants. (5) Croyant donc remplir la commission royale, ils les abandonnèrent aux premiers flots,____________________________________________________________________________________________________________. (6)__________________________________________________. S'il faut en croire ce qu'on rapporte, les eaux, faibles en cet endroit, laissèrent à sec le berceau flottant qui portait les deux enfants : __________________________________________________________, et, leur présentant la mamelle, oublia tellement sa férocité, que l'intendant des troupeaux du roi la trouva caressant de la langue ses nourrissons. Faustulus (c'était, dit-on, le nom de cet homme) les emporta chez lui (7) et les confia aux soins de sa femme Larentia. [...] (8) Telles furent la naissance et l'éducation de ces enfants. À peine arrivés à l'âge de l'adolescence, ils dédaignent l'oisiveté d'une vie sédentaire et la garde des troupeaux; la chasse les entraîne dans les forêts alentour. (9) Mais, puisant dans leur fatigue la force et le courage, ils ne se limitent plus à chasser les bêtes féroces; ils attaquent les brigands chargés de butin, et partagent leurs dépouilles entre les bergers. Une foule de jeunes bergers, chaque jour plus nombreuse, s'associe à leurs périls et à leurs jeux.1. traduisez les passages en gras.
2. Quelle est la profession de la mère de Romulus et Remus ?
3. Que leur arrive-t-il après leur naissance ?
4. Par qui sont-ils recueillis ? (deux réponses attendues)
5. Quel évènement du texte est représenté dans l’image ?
6. En connaissant le nom des deux fondateurs de Rome, pouvez-vous expliquer le nom de la ville ?
(1) Mais les destins devaient sans doute au monde l’origine de la Ville de Rome et les débuts de l’empire le plus grand, second en termes de pouvoir après celui des dieux. (2) Devenue par la violence mère de deux enfants, soit par conviction, soit voulant rendre noble sa faute par la complicité d'un dieu, la Vestale attribue à Mars cette douteuse paternité. (3) mais, ni les dieux ni les hommes ne peuvent éviter à la mère et aux enfants à la cruauté du roi : la prêtresse, chargée de fers, est jetée en prison, et l'ordre est donné de précipiter les enfants dans le fleuve. (4) Par un merveilleux hasard, signe éclatant de la protection divine, le Tibre débordé avait franchi ses rives, et s'était répandu en étangs dont les eaux languissantes empêchaient d'arriver jusqu'à son lit ordinaire; cependant, malgré leur peu de profondeur et la tranquillité de leur cours, ceux qui exécutaient les ordres du roi les jugèrent encore assez profondes pour noyer des enfants. (5) Croyant donc remplir la commission royale, ils les abandonnèrent aux premiers flots, où maintenant se trouve le figuier Ruminal, qui était appelé Romulaire. (6) la solitude était grande en ce lieu. S'il faut en croire ce qu'on rapporte, les eaux, faibles en cet endroit, laissèrent à sec le berceau flottant qui portait les deux enfants : Une louve assoiffée accourut au bruit de leurs pleurs depuis les montagnes qui sont autour, et, leur présentant la mamelle, oublia tellement sa férocité, que l'intendant des troupeaux du roi la trouva caressant de la langue ses nourrissons. Faustulus (c'était, dit-on, le nom de cet homme) les emporta chez lui (7) et les confia aux soins de sa femme Larentia. [...] (8) Telles furent la naissance et l'éducation de ces enfants. À peine arrivés à l'âge de l'adolescence, ils dédaignent l'oisiveté d'une vie sédentaire et la garde des troupeaux; la chasse les entraîne dans les forêts alentour. (9) Mais, puisant dans leur fatigue la force et le courage, ils ne se limitent plus à chasser les bêtes féroces; ils attaquent les brigands chargés de butin, et partagent leurs dépouilles entre les bergers. Une foule de jeunes bergers, chaque jour plus nombreuse, s'associe à leurs périls et à leurs jeux.