Maintenant que nous avons vu comment se construisent les verbes, ainsi que le présent de l'indicatif, nous pouvons passer aux deux autres de temps du perfectum. Pour rappel, le perfectum regroupe le présent, l'imparfait et le futur de l'indicatif car ils se construisent sur la même base. Si nous voyons ces deux temps dans la même leçon, c'est parce qu'ils se construisent de la même manière (à quelques exceptions près évidemment) et qu'il ne faut pas les confondre.
En français, il existe quatre grands temps pour parler du passé :
En latin, on retrouve l’imparfait et le plus que parfait, mais aussi un troisième temps, le parfait, qui reprend les fonctions du passé simple et du passé composé (une action complètement terminée, qui n’a plus de conséquences sur le présent, et/ou qui s’est déroulée sur un temps court.)
étymologiquement, le mot « imparfait » vient du verbe « fait » précédé de deux préfixes : par-, qui signifie « complètement, entièrement » :
et im-, qui signifie « qui n’est pas » :
De fait, l’imparfait est, étymologiquement, ce qui n’est pas fini de faire. Cela veut dire, dans les faits, que l’imparfait est le temps qui marque une action dans le passé qui n’est pas finie et a toujours une influence sur le présent :
• aux dernières nouvelles, il dormait. (il dort probablement toujours)
• il dormit quelques heures avant de repartir au travail. (il a fini de dormir)
• pas étonnant qu’il se casse la jambe : il faisait du skateboard sans protections !
• Il fit du skateboard sans protections, et se cassa la jambe.
Toutefois, l’imparfait sert aussi à désigner une action passée qui se déroulait sur un temps long, ou bien de manière habituelle :
• j’allais à la piscine tous les mercredis, l’an dernier.
• À ce moment-là, je me douchais.
Ou encore des actions longues interrompues par une autre action plus courte, mise au passé simple ou composé (au parfait en latin) :
• je promenais mon chien, quand soudain, j’entendis un bruit.
Commençons par l'imparfait qui est le plus simple des deux. En terme d'usage, l'imparfait latin est le même que l'imparfait français : il sert à décrire une action qui s'étend dans le passé, une habitude/répétition dans le passé ou à faire une description. Pour ce qui est de la construction morphologique, c'est également le même principe. Il faut prendre le radical du perfectum, ajouter la marque de l'imparfait qui est -ba et les désinences (terminaisons) des pronoms personnels. Schématiquement ça donne : radical + ba + désinences voulues (actives/passives). Exemple : amo > ama + ba + s = Amabas(tu aimais) Et cette construction s'applique pour tous les groupes. La seule particularité à noter est que pour les verbes des groupes 3, 3 bis et 4, un -e vient s'intercaler entre le radical et la terminaison. Exemple : Capio > Capi + e + ba + s = Capiebas (tu prenais).
Pour ce qui est du passif, on applique la même règle :
Comme annoncé le futur se construit de la même façon que l'imparfait avec radical + marque du futur + désinence, mais cela n'est valable que pour les verbes des 1e et 2e groupes. Pour ces verbes là, la différences avec l'imparfait est que la marque n'est pas -ba mais -bi. Ils se conjuguent donc de la façon suivante à l'actif :
et ainsi au passif :
Abordons à présent la partie est un peu plus complexe. Pour les verbes des 3e, 3e bis et 4e, il n'existe pas de forme avec -bi. De fait, les formes futures de ces verbes sont plus courtes. Schématiquement, ils se construisent ainsi :
radical + a/e + désinence (actives/passives). Exemple : Capio > Capi + e + s = Capies (tu prendras). Cela donne à l'actif :
Et au passif :
Il faut d'ores et déjà savoir que nous retrouverons les terminaisons du futur des verbes des 3e, 3e bis et 4e groupes dans une leçon sur le subjonctif. Pour éviter toute confusion lors de cette leçon, je vous recommande de bien noter que ces terminaisons s'appliquent au futur uniquement pour les verbes des 3e, 3e bis et 4e groupes. Et de fait, si vous croisez ces formes dans un texte, elles ne peuvent qu'être au futur de l'indicatif.
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